Un trio d'artistes

Publié le par Office de Tourisme de Chaumont-sur-Loire

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Du gauche à droite: Michèle Lubineau, Joël-Erick Tarrida, Gabriel Richard, Aude-Marie Brèche (photo D. Jacquet)

 

 

Vernissage du 4 juin 2010

 

Pour Honoré de Balzac, « la sculpture est comme l’art dramatique, à la fois le plus difficile et le plus facile des arts. »

Copiez un modèle  et l’œuvre est accomplie, mais, y imprimer une âme , y insérer une émotion est l’expression d’une habilité et le témoignage fort d’un instant de vie au service de l’éternité.

Gabriel Richard de Cellé fait partie de ces conquistadors, de ces maîtres pour qui la sculpture est une activité artistique qui consiste certes  à concevoir et réaliser des formes en relief, soit en ronde-bosse, en haut-relief, en bas-relief, par modelage, par soudure ou assemblage, mais aussi  à tailler, façonner, fabriquer la projection matérielle de ses sentiments et de  sa sensibilité.

D’aucuns sont pianistes ou guitaristes, Gabriel Richard , lui, est buriniste.

Il joue du burin. Vous savez , c’est l’un des principaux instruments utilisés en taille-douce pour réaliser des gravures à la ligne ou en creux.

Il parait que plus que toute autre technique de gravure, le burin nécessite espace et lumière :

  • de l'espace, car l'outil doit rester dans la même position. C'est la plaque qui tourne et à cet effet, elle sera posée soit sur un coussin, soit sur une planchette en bois.
  • la lumière doit être tamisée à l'aide d'un « écran transparent, constitué par un châssis en bois tendu de papier calque. Ce châssis est placé en biais (...) de manière à uniformiser et blanchir le jour qui tombe sur la table de travail » [1], afin que la taille apparaisse comme plus sombre.

Ces outils sont l'ébarboir [5], le brunissoir, la loupe et le ou les burins.

L'ébarboir doit être correctement affûté pour qu'il n'y ait aucune trace sur la plaque au moment où le graveur enlève les barbes laissées par la taille. Le passage du brunissoir nécessite huile ou salive afin d'écraser ou de refermer correctement les tailles.

Les burins les plus utilisés sont les carrés ; ceux à lames en losange permettent des tailles plus étroites et plus profondes et ne servent que pour les traits droits car ils tournent mal. La grosseur des lames est indiquée par un numéro ; il en existe une douzaine. Le graveur a aussi à sa disposition des échoppes, reconnaissables au fait que l'une des sections est plate. On trouve des échoppes à ventre rond, ou triangulaire, à section ovale (appelées « onglettes »), à section creuse ( ou « langue de chat »), et des échoppes rayées (appelées « vélo »).

On peut graver au burin sur différents métaux : le zinc sera choisi pour sa mollesse, l'acier pour sa dureté, le cuivre rouge réunit toutes les qualités : fermeté, souplesse, précision, résistance et bonne réaction à l'encrage. On dit que « le cuivre est très amoureux de l'encre ». désolé de tous ses détails techniques, mais c’était me semble-t-il une bonne façon de percevoir l’artiste.

 

Michèle Lubineau, peintre plasticienne est une adepte de  la peinture à l’huile et héritière des talents du  peintre flamand Jan van Eyck (1390-1441) et de  Theophilus du XIIIe siècle.

Sur toile de lin, elle se consacre à un thème, :la femme.

.Si la destinée de la femme et sa seule gloire sont de faire battre le cœur des hommes, elle impressionne et fascine.

« Une belle femme est le paradis des yeux, l’enfer de l’âme et le purgatoire du porte-monnaie » selon Fontenelle. Ce propos macho n’appréhende pas la sensibilité exquise de l’artiste .Le mélange intime des pigments , mélangés à l’huile donne toute l’intensité de cette révolution toute féminine qui accroche et interpelle.

Que de chemin parcouru entre l’Ecole Corvisart de Paris, lieu de votre formation artistique et l’élaboration de vos créations personnelles actuelles via une période m’a-t-on dit de travail en pastel sec dans l’atelier de Bernard Rabourdin , professeur des Beaux Arts à Tours.

Si l’exécution, dans la peinture , doit toujours tenir de l’improvisation ( Eugène Delacroix), il ne suffit pas de montrer la vérité, mais la peindre aimablement sinon amoureusement et cela vous le faites bien.

Aude-Marie Brèche, vingt-neuf printemps, est graphiste publicitaire. Elle excelle dans l’art de l’acrylique et de l’encre.

Il y a toujours un moment où la curiosité devient un péché et le diable s’est toujours mis du côté des savants. Qu’elle est donc votre recette pour manier l’acrylique de la sorte ?

Certes l’acrylique, est une délicieuse invention qui a l'avantage de se diluer à l'eau et de sécher très vite, ce qui permet de travailler plus rapidement les différentes couches mais aussi d'être très solide et indélébile. Mais aussi c’est , une peinture qui macule irrémédiablement un support.  Comment conjuguez vous dextérité et prouesse technique, fixation d’un instant d’émotion avec finesse indélibile de l’ouvrage ?

 Recette : On ne pourra la nettoyer qu'avec des solvants puissants. Il est cependant assez simple de faire partir l'acrylique de tissus avec de l'eau chaude et des savons végétaux de type savon de Marseille ou d'Alep, tant que l'opération est effectuée rapidement

Techniquement la peinture acrylique est constituée de deux éléments : Les pigments, similaires à ceux de la peinture à l'huile, sont d'origine végétale, minérale, chimique ou animale. Le niveau de broyage de ces pigments détermine la qualité de la peinture et sa finesse et le liant qui est une résine acrylique ou  acrylo -vinylique. Les pigments sont mélangés à ce liant avant d'être broyés.

Ce n’est pas pour autant que vous vous faites un sang d’encre puisque de cette expression artistique de Chine vous en faites aussi une forme d’expression qui donne des œuvres chatoyantes ?

Avant de Laisser à chacun un moment de rêverie pour contempler l’exposition, je cède la parole aux artistes …

 

Joël Erick Tarrida

Président de l’Office de Tourisme de Chaumont-sur-Loire

 

Publié dans Expositions

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